samedi 22 février 2014

Ma première semaine à l’école Vivenda


Yvain à l'école Vivenda

Je viens de finir ma première ma première semaine à l’école de Vivenda, spécialisées dans l’enseignement des enfants sourds et malentendants. Imaginez une petite maison de 3 pièces flanquée d’une petite cours, un mur percé en son milieu d’un grand portail métallique l’isolant du tumulte extérieur. L’état général des lieux montre la modestie du budget dont dispose cette structure, le sol de béton ciré est abimé et fendu en de nombreux endroits, la peinture s’écaille à cœur-joie, le mobilier des deux salles de classe aménagées est certes solide mais montre clairement son âge, les fournitures scolaires manquent, et une pièce est totalement à rénover du sol au plafond, les sanitaires manquent…

Je m’occupe de la classe de CP, en tant qu’assistant de la jeune institutrice qui s’occupe de ces enfants. Ils ne sont pas nombreux, mais il existe une très grande différence d’âge entre ces élèves, la plus vieille ayant entre 17 ans, et la plus jeune guère plus de 5. Tous ces jeunes étudiants ont en commun d’avoir été exclu très tôt du système scolaire traditionnel, faute de moyens humain et matériel tout d’abord, mais également à cause d’une forte marginalisation et discrimination sociales, la société togolaise d’aujourd’hui leur a refusé le droit de monter dans l’ascenseur social de l’enseignement scolaire national. Ce sont donc des associations privées comme cette école qui les prennent en charge, mais elles sont rares et terriblement modestes, insuffisantes en taille et en nombre pour couvrir ce besoin criant d’enseignement alternatif.

Ces petits garçons et petites filles sont admirables dans leur volonté de comprendre et d’assimiler au mieux de leurs capacités l’enseignement qu’ils reçoivent, et sont également d’incorrigibles bavards, jamais leurs bras et mains ne sont immobiles, particulièrement durant les cours, l’existence de ce centre leur permet de communiquer et, le plus important de tout, de se faire comprendre dans un climat social d’incompréhension et d’indifférence général, à l’exception de leur parents, qui, pour la plupart, les amènent et les ramènent de l’école tous les jours.

Les élèves de ma classes apprennent le langage des signes, alors que la classe d’à côté accueille les élèves de la classe supérieur maitrisant déjà cette langue, et qui sont donc à même de comprendre des cours tout ce qu’il y a de plus conventionnel. J’apprends en même temps qu’eux, et avec leur aide, cette manière inconnue pour moi de s’exprimer. Je dois bien avouer que je suis émerveillé de voir tout ce que l’on dire sans émettre le moindre son, de voir que l’on peux construire de véritables discours rien qu’en utilisant ses membres et ses expressions corporelles.

J’espère arriver très vite à une bonne maitrise du langage des signes afin de pouvoir les aider au mieux à comprendre et mémoriser les cours qu’ils reçoivent.

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